Le triomphe de la volonté…

PhD (1978) en psychologie clinique de l’université du Texas à El Paso, intervenante à l’université de Californie à San Diego, consultante pour l’US Army et la Navy, Edith Eva Elefánt, épouse Eger, née en 1927 à Košice en Tchécoslovaquie, est une juive hongroise survivante de la Shoah.

Âgée de 16 ans, elle a été déportée de Budapest à Auschwitz en mai 1944 avec ses parents qui y sont morts gazés, puis en Autriche à Mauthausen et, enfin, après une marche de la mort de 55 kilomètres, à Gunskirchen où, en mai 1945, à la libération de ce au camp de concentration, elle fut laissée pour morte dans un monceau de cadavres avant d’être sauvée in extremis par un soldat américain qui l’avait vue bouger une main.

Elle ne pesait alors plus que 32 kilos tout en souffrant d’une fracture dans le dos, de fièvre typhoïde, de pneumonie et de pleurésie.

Dotée de la volonté farouche de comprendre et de surmonter ce qui lui était advenu, elle guérit, se maria, émigra aux États-Unis, donna la vie à trois enfants contre l’avis de ses médecins, rencontra le psychiatre Viktor Frankl (1905-1997, père de l’école de logothérapie qui considère que la recherche du sens de la vie est une force motivationnelle centrale chez l’être humain), suivit une thérapie, entreprit des études universitaires, couronnées de succès, pour comprendre le moteur de sa survie et celui des monstres qu’elle a côtoyés (gardiens de camps, kapos, le docteur Josef Mengele…) avant d’ouvrir un cabinet de psychologie clinique à La Jolla en Californie dans lequel elle transforma le choc de l’horreur en une formidable énergie vitale au service des traumatisés de l’existence – soldats en plein chaos, femmes battues ou violées, enfants en profonde souffrance – qu’elle aida à ouvrir les portes des prisons intérieures qu’ils s’étaient créées, une somme d’expériences et de témoignages dont elle fait le récit détaillé dans Le choix d’Edith – Un hymne à la vie paru chez JC Lattès à Paris.

Époustouflant !

Bernard DELCORD

Le choix d’Edith – Un hymne à la vie par Edith Eva Eger avec Esmé Schwall Weigand, ouvrage traduit de l’anglais par Johan-Frédérik Hel Guedj, avant-propos de Philip Zimbardo, Paris, Éditions JC Lattès, janvier 2018, collection « Essais et documents », 436 pp. en noir et blanc au format 13,5 x 21,5 cm sous couverture brochée en couleurs, 22,50 € (prix France)

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